Vous pouvez fabriquer vos propres moules en plâtre, le principe est simple et cela demande juste un peu de matériel et de l’organisation :
Voici le matériel nécessaire :
· Le modèle que vous voulez mouler
· Du savon noir et un pinceau
· Du plâtre (genre Molda 3), une pelle-cuillère et une balance
· De l’eau et un récipient gradué
· Un seau avec une anse ou un panier de plastique souple (très pratique pour verser)
· Un rhodoïd suffisamment grand pour encercler votre modèle, avec 4cm de marge autour et au-dessus.
· De la ficelle et quelques pinces à linge
· Un peu d’argile et un niveau
· Des gants de vaisselle en caoutchouc
Rubber dish gloves
nota: Vous pouvez protéger votre atelier des dispersions involontaires de plâtre avec des rideaux de douche bon marché ou des films plastiques vendus pour protéger les sols de la peinture.
Voici les étapes à suivre pour préparer votre moulage :
1. Placer le modèle (à l’envers) sur un support bien plat ( une plaque en plâtre, par ex, découpée en cercle à la scie ) autour duquel on viendra enrouler les parois du rhodoïd. Il faut prévoir 4 cm de marge (au point le plus large !), ce sera l’épaisseur de parois du moule. 4 cm aussi pour le « fond », actuellement au- dessus du modèle puisque celui-ci est placé tête en bas. Trois petits points de colle UHU fixeront le modèle à sa base.
2. Avec le niveau, vérifiez que le modèle est bien d’aplomb. Si ce n’est pas le cas, installez des colombins sous la plaque de support, et réglez le bon équilibre. (vous ne voulez pas d’un vase tout de guingois ?)
3. Maintenant, il faut savonner le modèle et sa base: le savon noir est l'agent de démoulage. Avec un gros pinceau, on badigeonne 3 couches minimum, en laissant bien sécher entre les couches.
S'il n'y pas de savon, le nouveau plâtre collera définitivement à l'ancien...
4. Enroulez ensuite le rhodoïd (qui doit dépasser le modèle de plus de 4 cm) et attachez-le bien avec la cordelette, vous aidant des pinces à linge pour aligner et tenir les bords. Il ne doit subsister aucun interstice d’où s’échapperait le plâtre. Si nécessaire, colmater avec un colombin d’argile.
Marquez avec un feutre le niveau maximum de versage du plâtre, 4 cm au-dessus du modèle. (si, si, faites-le maintenant).
nota : Faites particulièrement attention à l’endroit et la hauteur pour installer le poste de « coulage de plâtre ». En effet, vous allez devoir parfois soulever et verser un poids important de plâtre, donc, facilitez-vous la vie en rendant l’opération plus ergonomique. Ici j'ai installé le tout sur une tournette, pour faciliter un versage "tournant" qui répartira le plâtre tout autour de mon modèle
Une fois l’appareil bien installé, vous pouvez fabriquer le plâtre.
Fabrication du plâtre :
D’abord il faut calculer le volume de plâtre nécessaire : en l’occurrence, le volume du cylindre cerclé par le rhodoïd, moins le volume du modèle. Pour mémoire le volume d’un cylindre se calcule de la manière suivante :
Rayon x rayon x 3,14 x hauteur
(pour mon vase tronconique, dont le rayon en bas est inférieur à celui d’en haut, je calcule un cylindre avec la moyenne des deux rayons.)
nota : calculez toujours large car avec l’excédent vous pouvez prévoir de couler une plaque qui vous sera toujours utile, par exemple pour former le support du prochain moulage !(cela fera l’objet d’un autre petit post !), et il n’y a rien de pire que de manquer de plâtre lors du coulage du moule.
Ensuite, il vous faut calculer combien d’eau et combien de plâtre seront nécessaires pour le volume total requis. Je vous envoie ici au tableau de calcul (source Smart 2000), imprimez-le et gardez-le au chaud.
Dans votre seau ou panier, versez d’abord l’eau puis le plâtre en pluie et remuez.
Posez un instantle seau par terre et donnez- lui des petits coups de pied pour faire remonter les bulles d’air à la surface.
Placez ensuite le récipient près du poste de moulage, enfilez votre gant de ménage, faites démarrer votre minuteur, et commencez à tourner le plâtre (dans le même sens, main gantée en forme de crochet, à une vitesse constante, ni trop rapide ni trop lente). L’opération va durer entre 15 et 18 minutes, et quand vous sentez le plâtre s’épaissir (davantage de résistance dans la main), et devenir plus crémeux, c’est le moment de verser.
Comme vous vous êtes installés à côté du rhodoïd, vous êtes en pole position pour bien remplir votre appareil. Tapotez ensuite un peu la base pour chasser les bulles et bien égaliser le sommet. Le plâtre chauffe et se dilate.
nota: S’il vous reste du plâtre dans votre seau, versez-le sur une vitre pour former une plaque bien lisse. Sinon, laissez tout dans le seau ou le panier, le gant aussi, ce sera beaucoup plus facile à nettoyer le lendemain quand le plâtre sera tout sec. Inutile d’aller polluer votre évier.
Tant que le plâtre est humide, vous allez raboter les coins de votre moule en biseau, cela vous permet une bonne préhension et lui évite de s’abîmer par des chocs, le plâtre est fragile aux angles vifs.
Ensuite, vous placez le tout dans un endroit bien aéré, et vous le laissez sécher le temps nécessaire. Vous sentez au toucher, comme l’argile, que le plâtre est sec, il est moins froid. Mais évitez de le sécher de force, il n’aime pas ça. L’été vous pouvez le sortir dehors et le tourner régulièrement.
Le moment venu, vous devez démouler votre modèle : on retire d’abord la plaque de fond ( la colle UHU s’est défaite !) si besoin en introduisant une estèque de métal à la couture. Ensuite (attention à la chute) vous retourner le moule et vous sortez le modèle. S’il est un peu récalcitrant, vous pouvez: le faire sécher davantage (quelque fois plusieurs jours), donner des petits coups de maillet en caoutchouc, ou à l’aide d’une cale, au fond pour l’ébranler, ou encore donner un coup de soufflette avec votre compresseur le long des « coutures ».
Si vous avez bien savonné ( 3 fois !) le plâtre avant de couler, ça se décolle très bien.
Il faut parfois plusieurs semaines au moule pour sécher complètement ( quand il est gros et quand il fait humide). Avant le l’utiliser, il faudra bien le nettoyer ( éponge) pour le dé-savonner.
nota: Il peut aussi arriver que la première pièce coulée ne soit pas parfaite, mais ne coulez pas une deuxième fois dans la foulée. Le moule doit bien sécher entre deux coulages, car il a absorbé beaucoup d'eau, la barbotine risque de ne pas adhérer aux parois.
Un bon moule bien fait, peut être utilisé pour une centaine de pièces. Après, il a des défauts, certains sels et composants dus aux séchages successifs se concentrent sur ses parois et la barbotine n'adhère plus et montre des défauts. Si vous avez conservé votre modèle ( dans un endroit sec et aéré, enveloppé de papier journal et bien étiqueté), vous pouvez alors tirer un nouveau moule…
Allez, lancez-vous!
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